Quand la méditation devient fuite
Beaucoup de pratiques méditatives enseignent à observer sans intervenir. Par exemple, dans certaines formes de Vipassana, on propose de regarder la douleur ou l’inconfort, sans réagir, sans jugement. Cela peut être utile : cela apprend à ne pas céder à la panique. Mais il y a un piège.
Si je me contente de regarder une souffrance sans essayer de comprendre ce qu’elle signifie, je risque de me couper de moi-même. Je finis par supporter au lieu d’écouter. Je deviens quelqu’un qui observe mais qui ne dialogue pas avec ce qu’il ressent.
Or une douleur émotionnelle ou physique n’est pas un ennemi à éliminer : c’est un message. Et si je ne l’écoute pas, il reviendra autrement. Je peux faire taire une pensée, mais elle reviendra dans une tension musculaire. Je peux ignorer une peur, mais elle réapparaîtra dans une colère, dans une réaction excessive, dans une fuite.